Cannabis au Maroc

Maroc : une Commission préconise de légaliser le cannabis

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Lancée il y a un an sur instruction royale, la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD) cherche des solutions pour accélérer le développement du Maroc. Parmi les nombreux thèmes abordés, le kif. Lors d’un atelier organisé le 23 juillet sur la question, la Commission a jugé que jusqu’ici, la répression du cannabis n’avait pas fonctionné et préconise de légaliser la culture et la consommation de cannabis.

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“Face à cette problématique, tout a été essayé et rien n’a marché. On ne peut pas aller à contre-courant. Il faut désormais faire un choix”, indique Camelia Benaskour, consultante en stratégie d’entreprise.

Le cannabis fait vivre environ 90 000 ménages au Maroc, soit 700 000 personnes, selon les statistiques officielles du ministère de l’Intérieur. Les nombreux agriculteurs marocains qui cultivent du cannabis dépendent néanmoins du marché noir qui récolte l’essentiel des bénéfices financiers liés à la plante. Néanmoins “50% des revenus des ménages” dans les zones cultivées provient du cannabis, qui permet de gagner jusqu’à 80 000 DH (18500€) par an et par famille, ce qui reste supérieur à la moyenne des autres cultures.

La répression pousse aussi les cartels à intensifier la production de cannabis, avec des variétés qui produisent davantage de THC et qui consomment plus d’eau, posant de fait des problèmes environnementaux supplémentaires à des terres déjà pauvres. Le rendement est plus important mais nécessite aussi des engrais pour pousser les plantes dans leur retranchement et maximiser la production de trichomes.

La Commission a rappelé que le cannabis était légal au Maroc jusqu’en 1932, date à laquelle le protectorat français a décidé de prohiber sa culture et de la limiter à celle entreprise pour la Régie des tabacs et du kif jusqu’en 1954. Elle estime qu’une légalisation renouerait avec la tradition marocaine, en plus de générer des revenus plus importants pour les agriculteurs et une industrie estimée à 800 millions € dès la première année et plus de 9 milliards à terme.

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