Cannabis à Malte

L’industrie du cannabis médical maltaise en stand-by mais susceptible de devenir un HUB pour les marchés européens

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Le Medical Cannabis World Forum, une conférence de deux jours sur le cannabis médical et le futur de l’industrie, s’est tenu cette semaine à La Valette, la capitale maltaise. Malte a légalisé le cannabis médical en mars dernier et les représentants politique de l’île méditerranéenne se sont montrés très enthousiastes à l’idée d’accueillir la nouvelle industrie.

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Cependant, la confection des régulations nationales connait quelques retards et aucune entreprise n’a encore obtenu de licence pour la production et la transformation du cannabis sur le sol maltais.

L’enthousiasme des politiques

Le premier ministre maltais, Joseph Muscat a déclaré: “C’est le futur. Il y a actuellement une course mondiale autour de l’industrie du cannabis médical et nous voulons être des leaders du marché”.

“Nous pensons que Malte deviendra un centre d’excellence pour le cannabis médical, en adoptant une démarche de recherche scientifique avancée et une évaluation exhaustive de chaque étape de la chaîne d’approvisionnement, pour garantir l’accès des patients à du cannabis de qualité et pour un usage thérapeutique” a ajouté le Secrétaire Parlementaire responsable de Malta Medicines, l’agence responsable de l’octroi des licences.

Dr Chris Cardona, le ministre de l’Économie, de l’Investissement et des petits entreprises a réitéré l’intérêt de l’île pour l’industrie du cannabis médical et les opportunités économique qui en découlent. Il a notamment déclaré: “L’économie maltaise prospère et la production de cannabis médical est une niche économique qui élargira nos horizons. Malte est un endroit parfait pour les opportunités et nous sommes en train de construire un cadre régulatoire fort pour contenir cette industrie”.

Malgré l’intérêt appuyé du gouvernement maltais, la production domestique n’a toujours pas commencé, les régulations n’étant pas prêtes. Certaines compagnies ont déjà obtenu des lettres d’intention (LOI) de Malta Enterprise mais aucune licence n’a été accordée pour l’instant. Selon Luana Mifsud Buhagiar, directeur des initiatives scientifiques à Malta Medicines, les régulations, les frais de licence et la procédure de candidature seront publiés bientôt. Les compagnies ayant obtenu une lettre d’intention pourront alors candidater officiellement auprès des autorités sanitaires pour l’obtention d’une licence.

Malte, futur HUB pour les marchés européens

Aurora a été la première entreprise à obtenir, en juillet, une lettre d’intention approuvant la construction d’une structure d’exploitation verticalement intégrée. Les installations d’Aurora Malta, une filiale du groupe créée en partenariat avec l’entreprise locale Cherubino, couvriront toutes les étapes de production, de la culture jusqu’à la production et la vente de médicaments. “Avoir un complexe conforme aux régulations européennes en matière de bonnes pratiques de fabrication à Malte nous positionnera idéalement pour servir différents marchés internationaux comme le marché d’Europe du Sud et au-delà” a expliqué Neil Belot, directeur du développement international du groupe.

Antonio Costanzo, son homologue à Aphria, une autre compagnie canadienne, s’est exprimé en des termes similaires : “Malte s’est rapidement établie comme une juridiction clé en Europe pour créer un environnement régulatoire propice aux secteurs de forte croissance. La position de Malte dans le marché européen et sa proximité avec le continent européen fournissent aux acteurs maltais un avantage comparatif significatif dans le marché”. Le groupe a créé une filiale maltaise, ASG Pharma, avec un laboratoire à haute capacité et conforme aux normes européennes. L’ambition du groupe est de créer un hub pour la production et la distribution d’huile de cannabis sur les marchés européens.

Cependant, le processus risque d’être long. Comme l’explique Buhagiar: “obtenir une lettre d’intention de Malta Enterprise n’est pas la même chose que d’obtenir une licence auprès de Malta Medicines. Avant de produire quoi que ce soit à des fins commerciales, elles [les entreprises] devront se soumettre à une procédure de candidature rigoureuse, faire tourner leurs installations, faire valider leurs méthodes de production et obtenir une certification EU-GMP (pratiques de bonne fabrication européennes) de la part des autorités sanitaires”.

En attendant que la production locale démarre, certaines entreprises ont été autorisées par les autorités sanitaires à importer des produits. Ce sont en général des compagnies étrangères qui produisent déjà dans leur pays d’origine. C’est le cas par exemple de Bedrocan en Hollande et de Pedanios Gmbh, une compagnie allemande appartenant à Aurora.

Le paysage maltais en matière de cannabis médical est jusqu’à présent dominé par les entreprises étrangères qui y voient l’opportunité d’inonder le marché européen. Les entreprises canadiennes ont largement l’avantage et sont déjà bien implantées avec des capitaux importants.

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