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Île Maurice : Les experts planchent sur une légalisation du cannabis médical

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C’est une affaire qui passionne les Mauriciens. Et si le gandia, comme on nomme le cannabis en créole mauricien, était bientôt autorisé pour soigner certaines maladies ?

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Depuis le mois de décembre, 25 experts réfléchissent et se concertent autour d’une légalisation du cannabis médical. Ils rendront prochainement leur rapport au ministère de la Santé.

“On travaille aussi vite que possible”, promet Theeshan Bahorun, président du comité technique sur le cannabis médical, interrogé par le journal mauricien L’Express. Trois sous-comités ont déjà rendu le rapport. Parmi eux, l’un est dédié aux composants chimiques du gandia consommé sur l’île. Il se penche notamment sur le cannabis de synthèse, de plus en plus populaire. Il faut dire qu’à Maurice, un gramme d’herbe coûte en moyenne 2500 roupies mauriciennes, soit 40 euros, ou l’équivalent d’une nuit d’hôtel.

Conséquence : les malades se rabattent sur le cannabis de synthèse. “La légalisation du cannabis médical ou autre concerne aussi le synthétique directement. Sur le terrain, je vois que la drogue synthétique est aussi généralisée que le gandia, l’alcool et la cigarette, s’alarme un travailleur social dans L’Express. Il ne faut même pas discuter de cette légalisation médicale. Je crois que c’est obligatoire.”

“Allez dans n’importe quelle fête, tout le monde fume !”

Mais le ministre de la Santé ne l’entend pas de cette oreille. Bien loin d’être obligatoire, Kailesh Jagutpal, le considère comme dangereux. “Ce n’est pas une bonne idée pour le moment d’introduire le cannabis médical à Maurice. Ce n’est pas parce que d’autres pays l’ont fait que nous devons en faire de même”, déclarait-il au micro de Radio Plus, au moment de sa prise de fonction, en novembre 2019. Quelques mois plus tard, en janvier 2020, ce membre du Mouvement Socialiste Militant (gauche) dira que Maurice n’est “pas encore prêt” pour une légalisation de l’herbe thérapeutique.

Ce sera lui, ainsi que son Premier ministre Praving Jugnauth, qui auront le dernier mot lors de la remise du rapport par les experts. Seront-ils toujours opposés à une légalisation du cannabis médical, même après plusieurs mois de travail de scientifiques ? En tout cas, ils auront face à eux une opinion publique plutôt favorable à cette mesure.

A Maurice, le gandia est aussi populaire que le zamal à La Réunion, département français situé à 170 kilomètres. “Allez dans n’importe quelle fête, du plus pauvre au plus riche, il y a des joints qui circulent. Quasiment tout le monde fume !”, considère Brigitte Michel, responsable d’une association qui accompagne les usagers de drogue à Maurice.

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