Psilocybine

Les Etats-Unis s’ouvrent à la psilocybine à usage médical

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Alors que le cannabis médical est de plus en plus toléré aux Etats Unis, une autre substance elle aussi prohibée et controversée commence à intéresser pour ses propriétés médicinales. Il s’agit de la psilocybine, la substance contenue dans les champignons hallucinogènes. Alors une fois n’est pas coutume, dans cet article nous ne parlerons pas de cannabis mais des fameux champignons magiques.

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Le potentiel thérapeutique de la psilocybine

Tout comme le cannabis, les champignons hallucinogènes sont classés dans l’échelon le plus restrictif de la liste des substances contrôlées de la DEA. Ils sont ainsi considérés comme ayant un potentiel d’abus très élevé sans valeur médicale reconnue. Ils sont illégaux au niveau fédéral – et dans tous les Etats américains – et leur possession est considérée comme un crime. Comme pour le cannabis médical, ce statut restreint les possibilités de recherche sur la psilocybine, ses effets et son potentiel thérapeutique.

Certaines études existent et présentent des résultats prometteurs. Elles suggèrent que la psilocybine pourrait soulager l’anxiété et la dépression des patients atteints de cancer et plus généralement elle pourrait être une solution à la dépression Elle pourrait également soulager les symptômes des céphalées de Horton ou algie vasculaire de la face, des maux de têtes particulièrement intenses, et pourrait être efficace dans le traitement de l’addiction. Finalement, certaines de ses applications ne sont pas si éloignées de celles du CBD ou du THC.

En 2018, la FDA a approuvé l’usage de la psilobicyne dans une étude visant à étudier son potentiel comme alternative aux traitements conventionnels de la dépression sur des patients pharmaco-résistants. Suite aux résultats de cette étude, la FDA a classé la substance comme “médicament révolutionnaire” ce qui suggère qu’elle va examiner une éventuelle reclassification. L’Ectasy a reçu le même statut pour le traitement du syndrome de stress post-traumatique.

En octobre dernier, des chercheurs de l’université John Hopkins ont demandé dans un article la reclassification de la psilocybine dans la liste des substances contrôlées. L’université vient d’ailleurs d’ouvrir centre de recherche psychédélique, financée à hauteur de 17 millions de dollars de dons, pour donner à la «médecine psychédélique» une place de choix dans l’établissement scientifique.

Le potentiel des psychédéliques en psychothérapie commence ainsi à être reconnu malgré une compréhension limitée de leurs effets. A forte dose, ils peuvent s’avérer dangereux et causer des bad trip mais tout semble dépendre du dosage. En médecine, on parle de micro-dosing sur une longue période de temps.

Des initiatives locales

Pour l’instant, la psilocybine demeure une substance prohibée sur tout le territoire américain. Cependant, certaines municipalités ont pris l’initiative de décriminaliser l’usage des champignons magiques. C’est le cas de Denver au Colorado par exemple où le groupe Denver for Psilocybin a réussi à soumettre une initiative du genre au vote populaire. Les citoyens l’ont approuvé à 50,5% en mai dernier. Tout récemment, la ville de Oakland en Californie vient d’en faire autant. Enfin, des efforts sont en cours en Oregon pour soumettre une initiative similaire au vote citoyen en 2020.

“Nous sommes en pleine renaissance des psychédéliques”, déclare Kevin Matthews, directeur de campagne du groupe Denver for Psilocybine et vétéran.

Finalement, le cannabis et la psilocybine partagent beaucoup de choses en commun : considérés comme des substances très dangereuses par le gouvernement américain, malgré des preuves scientifiques et des données empiriques préliminaires prouvant le contraire et suggérant un potentiel thérapeutique élevé, ils sont tout deux en train de passer du statut de substances honnies à une relative acceptation sociale et une reconnaissance de leur valeur médicale.

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