Cannabis aux Etats-Unis

Etats-Unis : Le Congrès réfléchit à une décriminalisation fédérale du cannabis

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Un Comité du Congrès s’est réuni le mercredi 10 juillet pour étudier la question de la décriminalisation du cannabis à l’échelle fédérale. Selon un sondage datant de 2018, 61% des Américains sont favorables à la légalisation.  Pendant l’audience, Républicains comme Démocrates se sont accordés sur la nécessité d’une nouvelle réforme.

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Une classification étonnante ?

Ted Lieu, élu californien à la Chambre des représentants, pense que “pénaliser la marijuana est un gaspillage considérable de ressources fédérales. Il est temps que nous la retirions du Controlled Substances Act ! ”

Il a ainsi interpellé le Comité sur la dangerosité sur cannabis, qui est actuellement classé dans l’annexe I, considérée comme la plus nocive, du Controlled Substances Act, au même titre que l’héroïne, l’ecstasy ou le LSD. En comparaison, des drogues telles que l’opium ou la cocaïne sont classées dans l’annexe II, même si on leur reconnait des propriétés très addictives, contrairement au cannabis.

Le docteur David Nathan, président du conseil d’administration du groupe de pro-légalisation Doctors for Cannabis Regulation estime quant à lui que “le cannabis n’aurait jamais dû être rendu illégal pour des adultes consentants. Il est moins nocif pour les adultes que l’alcool et le tabac, et l’interdiction a causé beaucoup plus de tort à notre société que la consommation de cannabis par les adultes elle-même”.

Une loi qui accroît les inégalités

L’illégalité du cannabis à l’échelle fédérale ne permet pas aux banques d’accorder des prêts pour démarrer une entreprise de cannabis, même dans les Etats où celui ci est légal. De ce fait, lancer ce type d’activité requiert des fonds personnels considérables, ce qui accroît les inégalités de départ.

Le cannabis est décriminalisé ou légalisé dans 26 états, avec 31 états sur 50 et 2 territoires ayant légalisé une forme de cannabis médical. Pourtant, l’accès à ce nouveau marché pour les entrepreneurs reste très inégal selon Malik Burnett, médecin et ancien responsable des politiques à Washington, au bureau des affaires nationales de la Drug Policy Alliance.

“Dans une Amérique, il y a des hommes et des femmes, pour la plupart riches, blancs et bien connectés, qui créent des sociétés de cannabis, créent des emplois et amassent une fortune personnelle considérable, et génèrent des milliards de dollars en impôts pour les États qui sanctionnent les programmes de cannabis.”

“Dans l’autre Amérique, il y a des hommes et des femmes, pour la plupart pauvres, des personnes de couleur qui sont arrêtées et qui subissent les conséquences collatérales associées à une condamnation pénale”, déclare-t-il. “La politique de la drogue en Amérique est, et a toujours été, une politique basée sur le contrôle racial et social.”

Hakeem Jeffries, élu New Yorkais à la Chambre des représentants, a rappelé que la politique du cannabis en Amérique était fondamentalement raciste, puisqu’elle a été créée aux Etats-Unis dans un climat de ségrégation, qui visait à diaboliser les personnes de couleur.

Karen Bass, élue californienne à la Chambre des représentants analyse : “La guerre contre la drogue avait un préjugé racial depuis le début et a été menée de manière discriminatoire, avec des conséquences désastreuses pour des centaines de milliers de personnes de couleur et leurs communautés”.

D’autres audiences devraient avoir lieu dans le courant du mois de juillet, avec peut-être un changement de législation à la clé.

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