Cannabis en Suisse

Les entrepreneurs suisses à l’assaut du cannabis légal

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Cela n’a échappé à personne : la Suisse assiste actuellement à une ruée sur l’or vert. 6 ans après que le pays ait légalisé le cannabis à moins de 1% de THC, le marché se structure enfin, et certains gros entrepreneurs se dessinent déjà, alors que des expérimentations avec du cannabis récréatif arrivent bientôt. Parmi eux, KannaSwiss.

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KannaSwiss fait pousser 3000 plants de cannabis dans une immense serre qui pourrait bien être la plus grosse usine légale de culture de cannabis en Europe. KannaSwiss profite de la loi suisse qui a autorisé en 2011 la culture de cannabis “light”, avec un taux très bas de THC. Le potentiel économique n’en est pas moindre, comme le confie le porte-parole des douanes à Berne.

“Les choses ont commencé doucement l’an dernier, et se sont accélérées en décembre 2016 et début 2017”.

Le nombre de détaillants enregistrés pour vendre du cannabis CBD s’est élevé à 140 en à peine une année. Le cannabis CBD est taxé à 25%, comme le tabac suisse, et les revenus sont estimés à 100 millions d’€ pour l’année 2017.

KannaSwiss a quadruplé le nombre d’employés l’année dernière, à 20 personnes. Et aurait encore du mal pour l’instant à fournir toutes ses demandes client. L’entreprise a été créée par deux descendants de familles aristocratiques : di Cassano et Boris Blatnik. Ils comparent la sensation de fumer du cannabis light à celle de boire quelques verres de vin.

“Vous sentez que vous devriez être def’, parce que vous le sentez dans le corps, mais votre esprit est complètement clair”.

Paul Monot, fondateur du magasin Doctor Green à Genève, explique que son commerce a grandi rapidement après son ouverture en décembre, avec des revenus mensuels dépassant les 100 000€ par mois pour 8kg de cannabis écoulé. Il prévoit d’ailleurs de commercialiser ses produits dans plus de 40 magasins.

“Nos consommateurs viennent vraiment de partout. Vous n’avez pas forcément le stéréotype du chômeur, basket, casquette” dit Monot. “Vous avez de tout : des personnes âgées viennent, comme des cadres, des banquiers ou des avocats”.

Les autorités suisses continuent à ajuster leurs lois. A Zurich, la police confisque encore le cannabis qu’elle trouve chez les consommateurs, prétextant qu’il est impossible de faire la différence entre du cannabis light et du cannabis “normal”. La police de Genève, elle, cherche plutôt à savoir si la source d’approvisionnement est légale. Dans tous les cas, les analyses pour tester le cannabis coûtent cher.

KannaSwiss demande d’ailleurs à ce que plus de règles soient mises en place, notamment sur la qualité de l’herbe que les consommateurs achèteront, et donc sur les méthodes de culture et l’emploi d’engrais et autres pesticides. Même si pour l’instant, tout le cannabis suisse commercialisé doit être déclaré, et aucune mention d’effet médical ne peut être affichée, le consommateur ne sait pas forcément ce qu’il achète.

Depuis début mars, KannaSwiss commercialise aussi des clones de ses plantes. 100 000 clones CBD par mois précisément, de 7 variétés différentes. Bien qu’elle annonce que les clones sont destinés au marché européen, la loi française est stricte en matière de culture de chanvre : les plantations doivent être déclarées, seules certaines graines homologuées peuvent être utilisées et le taux de THC ne doit pas dépasser 0,2% (5 fois moins qu’en Suisse). La France devrait donc échapper à cette marée verte.

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