Cannabis en Colombie

Colombie : les growers clandestins désireux de rentrer dans le circuit légal

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Des fermiers du nord de la province de Cauca en Colombie, le centre de la culture de cannabis du pays, ont formé une coopérative pour capitaliser sur la légalisation du commerce du cannabis dans le pays. Leur but est de devenir le premier fournisseur du pays sur le marché légal du cannabis colombien.

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La moitié de la production de cannabis en Colombie est concentrée dans cette province, dont 50% dans la seule ville de Corinto. La police estime que 100 hectares de la ville sont dédiés à la culture de cannabis. Les fermiers locaux parlent du double.

Lorsque la Colombie a légalisé le cannabis à usage thérapeutique et pour la recherche, les fermiers de Corinto ont compris qu’ils pouvaient avoir un rôle à jouer.

Un groupe de fermiers a donc créer Caucannabis, une coopérative dans le but est de devenir le premier fournisseur des nouvelles entreprises du cannabis légal en Colombie.

La culture de cannabis ou de coca est souvent la seule option pour ces fermiers de gagner de l’argent dans ces zones isolées. “C’est illégal, mais c’est tout ce qu’on a” dit Betania Rodriguez, une des membres de la coopérative qui travaille en famille autour d’une petite plantation de cannabis.

Depuis le mois de juin, le gouvernement colombien a accordé trois licences à trois entreprises pour la production de produits médicaux à base de cannabis qui peuvent être utilisés pour traiter des maladies comme le cancer, l’épilepsie et la sclérose en plaques.

A travers ces licences, le gouvernement espère récolter un peu de l’argent de l’industrie médicale du cannabis. “La Colombie pourrait être gagnante de l’émergence de ce nouveau marché” dit Alejandro Gaviria, le ministre de la Santé, fer de lance de la légalisation du cannabis en Colombie.

L’industrie n’a d’ailleurs pas vraiment commencé. Les licences accordées jusqu’ici ne permettent que d’extraire de la résine ou de l’huile à partir du cannabis, pas de le cultiver.

Les trois entreprises autorisées prévoient de faire pousser leur propre récolte mais les fermiers de Corinto disent que pour que l’industrie ait un impact réel sur le pays, les cultivateurs traditionnels de cannabis devraient être les fournisseurs.

“Nous sommes ceux qui connaissons le mieux la culture de cannabis en Colombie, nous voulons donc être impliqués” dit Edward Garcia, maire de Corinto, qui a encouragé les growers de la ville et de quatre ville alentours à créer la coopérative du cannabis.

Le gouvernement doit désormais décerner une licence pour la culture du cannabis et Caucannabis est dans les starting-blocks. Des entreprises canadienne et allemande ont exprimé leur intérêt dans la construction d’une usine près de Corinto pour acheter la production locale et produire de la résine pour l’export.

Si Caucannabis décrochait sa licence de culture, les growers devraient probablement être obligés de changer une partie des variétés cultivées. Une d’elle, connue sous le nom de “kripi” et qui a fait le succès de la weed ded Corinto, est appréciée des consommateurs récréatifs pour ses hauts niveaux de THC, mais pourrait être un problème pour l’industrie médicale qui cherche plutôt un produit bas en THC et haut en CBD. D’autres variétés ont également des rendements plus importants que les buissons de kripi.

Il y a clairement ici un potentiel pour faire rentrer les cultivateurs illégaux dans l’industrie légale. Plus de 500 fermiers de la région ont exprimé leur intérêt à rejoindre le projet. Seul hic : selon la loi, une personne voulant travailler dans le cannabis ne doit pas avoir de casier judiciaire.

“Cela élimine un grand nombre de cultivateurs actuels” dit Luc Lapointe, le directeur d’une start-up colombienne, Kannabicol, qui chercher à faire pousser du cannabis en Colombie pour alimenter le marché canadien.

Caucannabis a d’ailleurs demandé au gouvernement de reconsidérer ces restrictions pour donner une chance aux cultivateurs de s’intégrer au marché légal. La décision doit être prise rapidement, au risque de voir ces cultivateurs retourner dans l’ombre de leurs buissons de cannabis.

 

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