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CBD : En l’absence de régulation, consommateurs et entreprises s’organisent

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Alors que la mission d’information sur les usages du cannabis n’a pas encore rendu son verdict et que l’avenir du CBD en France est entre les mains, à la fois de la Cour de Justice de l’Union Européenne et des autorités françaises, du cannabis CBD ou des produits dérivés sont toujours vendus en France. En l’absence de régulation, consommateurs et entreprises s’organisent pour séparer les bons produits des mauvais ou s’assurer d’une représentativité devant les autorités.

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Côté consommateurs, plusieurs groupes Facebook ont vu le jour. Le plus gros, CBD pour tous, qui regroupe quelques 6000 consommateurs de CBD, veut offrir à ses membres des retours d’expérience de consommateurs à destination des consommateurs. Et même s’il entretient des partenariats avec certains des marques de CBD les plus visibles en Europe, “notre avis est toujours objectif” selon Romu, qui a créé le groupe il y a 3 ans. Souffrant de plusieurs pathologies, il a créé le groupe après avoir testé quantité de produits CBD et pour offrir le meilleur conseil aux personnes dans des situations similaires. Aucun avis médical n’est bien sûr donné, mais les patients peuvent partager leurs retours d’expérience sur les produits qu’ils ont testé. Et s’ils ne sont pas forcément d’accord entre eux, la pluralité d’avis aide les membres à s’orienter dans les méandres du CBD.

Le groupe CBD Arnaques et recommandations a, lui, été créé pré-confinement et a profité de cette période. Que ce soit des fumeurs de THC qui ont tenté de pallier à une pénurie de cannabis, des personnes anxieuses qui se sont tournées vers le CBD en cette période ou des personnes ayant des questions sur le CBD, le groupe s’attache davantage à l’usage bien-être du cannabidiol et des produits qui en contiennent. Le groupe passe les principales marques de CBD au scanner et donne son avis sur les fleurs, bonbons et autres huiles CBD.

Côté professionnels, les difficultés que rencontrent les entreprises du CBD ne semblent pas les décourager. Au contraire, ils s’organisent pour tenter de faire entendre raison aux autorités. Un groupement de magasins CBD compte ainsi interpeller les autorités.

David, à l’origine de ce collectif pour l’instant non-déclaré, nous confie “en avoir marre des perquisitions abusives et du traitement que l’on nous réserve. Nous vendons du CBD, légal en France et en Europe, et tentons d’être le plus légal possible dans un espace où nous réclamons des régulations”. Pour lui, l’absence de régulation est en effet la source des problèmes rencontrés. “Le Cannabis est un sujet complexe, mais nous ne demandons pas à vendre des produits à base de THC. Simplement de pouvoir vendre des produits issus du chanvre légal, soit à -0,2% de THC, et sans exclusion de la fleur qui n’est motivée par aucune raison scientifique ni sanitaire. Si les industriels ont le droit à le chènevotte [ndlr: la partie boisée du chanvre, qui n’est ni une fibre ni une graine], nous devrions avoir le droit à la fleur”.

David entend dans un premier temps rassembler ces plus de 500 magasins avant la décision Kanavape de novembre, les enjeux soulevés en cas de perquisition ou de poursuite judiciaire lésant les entrepreneurs, alors que la majorité des poursuites finit en relaxe.

Outre le verdict Kanavape, qui sera rendu le 19 novembre prochain, la menace aujourd’hui serait que le CBD soit classé stupéfiant à l’échelle européenne. Si là aussi le raisonnement ne s’appuie sur aucune base scientifique, et va à l’encontre des recommandations promulguées à l’OMS et à l’ONU, le sujet a été évoquée par la Direction Générale de la Santé européenne. Une décision qui court-circuiterait l’ensemble du secteur européen du CBD au profit de produits douteux vendus en ligne, soit à partir de l’Europe, soit à partir du Royaume-Uni par exemple.

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