Cannabis en France

France : le cannabis pourrait-t-il être vendu par les buralistes ?

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Les buralistes se démènent un peu plus pour se positionner sur le marché du cannabis.

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Alors qu’il avait déjà contacté la ministre de la Santé en juin dernier pour lui faire un appel du pied sur la vente de cannabis CBD, puis transmis une question à un député pour s’enquérir de l’exclusivité de ce commerce, le président de la Confédération des buralistes, Philippe Coy, a accordé une interview au Parisien ce week-end dans laquelle il demande l’exclusivité de la vente de cannabis si son usage adulte était un jour légalisé.

“Nous sommes pour le cannabis récréatif s’il est réglementé. Et nous sommes prêts à en commercialiser dans nos bureaux de tabac.”

Et d’insister : “Si le CBD et plus largement le cannabis sont autorisés, on veut être présent sur ce marché. On demande même l’exclusivité. ”

Les arguments des buralistes, répétés ce matin au micro d’Europe 1 par Bernard Gasq, président île-de-France de la confédération des buralistes, sont doubles :

  • le cannabis pourrait pallier la baisse des ventes de cigarettes
  • les buralistes ont déjà des contrats avec l’Etat pour vendre des substances réglementées

Si la Suisse a bien autorisé la vente de cannabis CBD en bureaux de tabac, le cannabis light étant considéré comme un substitut au tabac chez nos voisins helvètes, du cannabis THC peut-il réellement être vendu en bureau de tabac ? Les nombreux exemples étrangers ont en tout cas tous choisi une autre voie : la vente par des magasins spécialisés sous licence d’Etat.

Un contrôle des ventes nécessaire

Si l’on s’en tient aux pays qui ont strictement légalisé, les magasins qui vendent du cannabis ne vendent QUE du cannabis et des accessoires liés :

  • les Etats-Unis ont leurs dispensaires, sans alcool ou tabac, la consommation de cigarettes étant de toute manière très mal vue outre-Atlantique, avec des campagnes anti-tabac très fortes
  • le Canada aura ses magasins d’Etat ou ses magasins privés sous licence, souvent gérés par le Bureau des Alcools de la province
  • l’Uruguay propose 3 voies d’accès au cannabis : des ventes en pharmacie, des Cannabis Clubs ou de l’autoculture. Un consommateur doit choisir une de ces voies pour se fournir en cannabis.

Plus proche de nous, les Pays-Bas ont leur coffeeshops et l’Espagne a ses Cannabis Clubs, là aussi des magasins cloisonnés (allez, il y a parfois quelques bières).

Le cannabis n’est pas un produit anodin. Contrairement à l’alcool ou aux cigarettes (qui font 130000 morts par an), il est peu addictif mais chaque personne réagit différemment à ses effets qui n’ont rien de mécanique.

La variété étendue de produits pouvant être faits à partir de cannabis ou en contenant requière une connaissance du produit et un conseil appuyé, bien différent du tabac ou de l’alcool, à la fois pour la prévention des risques associés à sa consommation que sur les bonnes pratiques nécessaires à une bonne expérience, sans oublier la capacité à renseigner le consommateur sur les différentes variétés de cannabis, leurs goûts, leurs effets, les dosages, leur origine, leur fabrication pour les différents hashs, les concentrés ou les edibles

La consommation de cannabis étant plus nocive en combustion, en particulier avec du tabac, et avec des effets aléatoires avec l’alcool ou les médicaments, les buralistes s’imposeront-ils réellement comme une filière de distribution saine de cannabis ?

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