Cannabis en Allemagne

Un parc de Berlin définit des zones où les dealers peuvent vendre du cannabis

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Le Görlitzer Park situé dans le quartier branché de Kreuzberg au Sud de Berlin, est connu pour être un lieu de vente de drogues. Face aux échecs répétés de la police pour chasser les vendeurs, le gestionnaire du parc a décidé de définir des zones spécifiques où les revendeurs peuvent opérer sans déranger les passants.

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Le “parc Gorli” haut-lieu du deal

N’importe quel Brlinois qui cherche à se fournir en cannabis sait qu’il peut en trouver au parc Görlitz quelque soit le jour, l’heure ou le temps. Le parc est également tristement célèbre pour un fait divers datant de 2014 : une rixe au couteau avait éclaté entre deux dealers présumés et un cafetier. Les conflits et le commerce intense de cannabis et d’autres substances qu’abrite le parc a conduit le ministère de l’Intérieur à adopter une approche extrêmement répressive et à multiplier les effectifs de police, les raids et les contrôles, en vain.

L’action de la police n’a jusqu’à présent pas permis d’endiguer le trafic illégal de stupéfiants du parc. La présence accrue de la police dans le parc a simplement conduit les dealers à délocaliser de plus en plus leurs activités dans les rues. La maire de l’arrondissement de Kreuzberg, Monika Herrmann, avait quant à elle proposé un projet pilote d’implantation de coffee shops dans le quartier pour sortir le commerce du cannabis des mains des dealers en les privant de clientèle. Il n’a jamais vu le jour.

Des “zones de deal”

Face à une situation devenue ingérable avec un parc rempli tour à tour de dealers et d’officiers de police, le gestionnaire du parc, Cengiz Demirci, a décidé de mettre en place des zones où les dealers pourront opérer. Ces zones sont définies par des marques roses tracées à la bombe. L’idée est d’éloigner les dealers de l’entrée du parc où leur présence peut intimider, de faire en sorte qu’ils n’abordent pas les passants et de séparer les groupes de dealers pour éviter les affrontements.

La mesure a été largement critiquée par certains membres du CDU, le parti d’Angela Merkel, dont Burkard Dregger, président du groupe parlementaire CDU, et Kurt Wansner. Dans une déclaration commune, ils accusent le gestionnaire du parc et la mairie du quartier, qui emploie le gestionnaire mais n’a pas été consultée sur la question, “d’encourager des activités illégales” et de “soutenir le crime organisé”. Burkard Dregger a déclaré : “les démarcations du gestionnaire dans le parc de Görli sont une invitation à enfreindre la loi et une trahison envers les résidents (…) la mairie a maintenant officiellement converti le parc en marché de la drogue”.

De son côté, le gestionnaire se défend : “Cette méthode a des raisons purement pratiques. Nous ne légalisons pas la vente de drogues”. Il ajoute qu’une solution plus efficace serait de donner aux dealers des permis de travailler. La majorité d’entre eux sont en effet des demandeurs d’asile ou des migrants illégaux. “S’ils faisaient ça, alors 90% d’entre eux arrêteraient de dealer immédiatement” ajoute Demirci. Le parc avait attiré l’attention en 2013 alors qu’un camp de réfugiés s’était installé non loin de là à Oranienplatz.

Le journal The Local a été à la rencontre de certains des dealers qui ne semblent pas non plus convaincus par cette initiative car elle ne résout pas le problème de fond qui est que, dans l’incapacité de travailler, les dealers n’ont d’autres options que de dealer pour gagner de l’argent.

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