Cannabis médical

Alexis Bortell, 12 ans et épileptique, poursuit l’Etat américain en justice pour défendre son droit au cannabis médical

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Après avoir déménagé du Texas au Colorado pour profiter de l’accès légal au cannabis médical, Alexis Bortell va poursuivre l’état fédéral américain en justice pour faire valoir ses droits constitutionnels.

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Lorsqu’elle était encore au Texas, Alexis Bortell, 12 ans, et sa famille n’avaient plus que deux options pour traiter son épilepsie sévère : une lobotomie expérimentale ou accepter les nombreuses crises d’épilepsie qui rendaient la vie d’Alexis invivable.

Sa famille a choisi une option différente : déménager au Colorado, où l’accès à de l’huile et à des sprays au cannabis a complètement transformé la vie d’Alexis. En lieu et place de ses crises quotidiennes, Alexis n’a plus qu’une pré-crise par mois, que le cannabis arrive à stopper.

Aujourd’hui, en compagnie de 4 autres militants pour l’accès au cannabis médical, Alexis est au centre d’une action en justice qui vise le gouvernement fédéral américain et le Controlled Substances Act (CSA), au titre que la classification du cannabis en Annexe 1 porte atteinte à ses droits constitutionnels.

“Ce n’est pas juste à propos du CSA. C’est une affaire de droits civils qui se concentre sur les droits des individus à utiliser des médicaments qui leur sauvent la vie et leur santé” explique Michael Hiller, l’avocat d’Alexis, dans une interview à Rolling Stone. “Ce n’est pas juste à propos de cannabis, cela concerne la capacité des personnes à exercer leurs droits de parole, de pétitionner le gouvernement pour une réparation des torts subis en vertu du Premier Amendement, le droit de voyager, le droit fondamental à la vie privée et le droit contre l’excès de zèle du Congrès.”

Alexis ne peut pas voyager en sécurité sans son médicament au cannabis, et enfreindrait la loi fédérale et les lois locales au moment où elle sortirait de son Etat. Alexis et son avocat expliquent que les lois prohibitives de l’Etat fédéral restreignent son droit de vivre, sa liberté et sa quête du bonheur.

“Cela fait deux ans que je n’ai plus de crises d’épilepsie grâce à mon médicament au cannabis. Au Texas, notre but était de 3 jours, et c’était le maximum que je pouvais” explique Alexis. “Cela m’a aidé à réussir davantage à l’école, depuis que je ne dois plus aller chez l’infirmière chaque jour à cause des auras et des convulsions. Il n’y avait pas de médicament au Texas qui arrêtait mes crises, et non seulement ça, mais les effets secondaires horribles étaient pires que mes crises”.

Les 3 autres personnes à poursuivre l’Etat américain sont Jagger Cotte, une petite fille de 6 ans qui utilise le cannabis pour traiter un syndrome de Leigh, normalement fatal ; Jose Belen, un vétéran souffrant de PTSD (syndrome de stress post-traumatique), et l’ancien joueur de NFL Marvin Washington, qui milite depuis plusieurs pour autoriser l’utilisation du CBD en NFL.

Pour être classée en Annexe 1 du CSA, une substance doit avoir un “fort potentiel d’abus” et “aucun usage médical dans un traitement aux Etats-Unis”.  Michael Hiller cherche donc à montrer que le gouvernement connait la sécurité et les bienfaits médicaux du cannabis, et n’a plus aucune défense pour ne pas changer sa classification.

“Si la Cour va dans notre sens, et déclare que le CSA est inconstitutionnel comme il est appliqué, et enjoint le gouvernement fédéral à le modifier, notre procès a réellement le potentiel de changer les vies de dizaines de millions de gens” dit Hiller.

Du côté d’Alexis, elle reste au Colorado et milite par conférence vidéo. Elle ne peut en effet pas voyager sans ses médicaments, et ne peut pas prendre l’avion avec en raison du statut illégal du cannabis au niveau fédéral. Elle fait donc de son mieux pour vivre la vie d’une jeune fille de son âge, avec une maladie imprévisible, et un gouvernement qui ne lui facilite pas la tâche.

“A chaque fois que je regarde ma classe, je pense à ce que mes camarades feront quand ils seront grands. Mais moi, je ne peux rien être car le gouvernement pense que je suis mauvaise” peut-on lire dans son interview à Rolling Stone. “Je sais qu’ils ont tort. J’espère que nous allons gagner ce procès. Si ça arrive, je pourrai peut-être être médecin, ou si j’ai envie, me présenter aux élections.”

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