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Russie : le Conseil de la Culture et de l’Art envisage de réguler la diffusion du rap car il glorifie la drogue

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Lors de la réunion du Conseil de la Culture et de l’Art russe samedi dernier à Saint Petersbourg, Vladimir Poutine et les membres du Conseil ont abordé une variété de thèmes en vue de définir le programme culturel national de l’année à venir. Parmi ces thèmes, Igor Matvienko, producteur de musique, a mentionné le rap et la culture qui l’entoure et l’idée a été émise de “réguler” sa diffusion dans une optique de réduction de la consommation de drogue.

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Le rap, un problème pour la santé publique?

Selon Igor Matvienko, le rap repose sur trois piliers : la drogue, le sexe et la protestation. Il n’est pas “une invention russe” mais vient de la culture gangster américaine et s’est diffusé grâce à la mondialisation et au développement rapide d’Internet. “Il est impossible d’inverser la tendance, ce serait comme essayer d’inverser le cour de la rivière avec un filet. C’est impossible. C’est une tendance mondiale” explique Matvienko.

Selon lui, les radios russes gérées par l’État ne devraient pas diffuser ces chansons et leur message provocateur mais la concurrence d’Internet est trop importante. En effet, les artistes n’ont plus aujourd’hui recours aux médias traditionnels et deviennent connus via Internet où ils développent leur communauté de fans et d’auditeurs. “Il en va de même pour les blogueurs qui, sur Internet, peuvent tout se permettre, dont un langage obscène. Il est impossible de faire cela dans les médias gérés par l’État. Il peut donc être nécessaire de parvenir à l’égalité des droits pour les médias traditionnels” ajoute-t-il.

Par égalité, Igor Matvienko entend une forme de libéralisation de la parole dans les médias traditionnels parallèle à une régulation du contenu d’Internet. Il justifie cette “régulation” par la protection des enfants et des problématiques de consommation de drogue. “Je suis particulièrement inquiet à propos des drogues” déclare Poutine. “C’est la voie vers la dégradation d’une nation”.  “S’il est impossible [d’arrêter le rap], alors il devra être pris en charge et régulé d’une certaine façon” ajoute-t-il. Igor Matvienko propose une forme “d’étiquetage des contenus”. Malheureusement, la tradition de censure et les pratiques douteuses du gouvernement russe laissent présager une forme de censure des contenus. Malgré la mondialisation d’Internet, certains pays comme la Chine maintiennent encore et toujours un contrôle sur ce qui est diffusé.

Il est vrai que les références à la drogue dans la culture hip hop sont récurrentes mais il est discutable qu’elles soient autre chose qu’un reflet des tendances de consommation déjà existantes. En tout les cas, au delà de problématique de santé publique, le rap est surtout problématique pour des gouvernements aux tendances autoritaires car il s’impose de plus en plus comme un moyen de protestation politique. En Thaïlande par exemple, une vidéo d’un rap dénonçant la dictature en place a récolté des millions de vues sur Youtube. En Turquie, le rappeur Ezhel a été arrêté pour ses paroles où il expose clairement sa consommation régulière de cannabis. Sa première incarcération a provoqué un mouvement de soutien qui a conduit la justice à l’acquitter. En Russie, c’est le rappeur Husky, très critique envers les autorités, qui a été arrêté pour “hooliganisme” puis libéré alors qu’un concert de soutien se préparait à Moscou.

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