Cannabis au Royaume-Uni

Royaume-Uni : les Britanniques sont pour la légalisation

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“Le Parlement manquerait à ses devoirs de représentation des citoyens s’il continue à résister aux appels pour l’introduction d’un marché régulé du cannabis” a prévenu un ancien ministre de la coalition.

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Vendredi prochain, un projet de loi proposant l’introduction d’un marché légal du cannabis au Royaume-Uni terminera son périple devant la Chambre des Communes (la chambre basse du Parlement britannique). S’il passe, cela constituerait le plus grand changement des lois sur les drogues depuis 50 ans.

Le projet de loi a été déposé par Norman Lamb, le porte-parole libéral-démocrate aux questions de Santé, et soutenu par des membres du Parlement de tous partis, ainsi que des experts, dont un chef de la Police en exercice.

Malgré un précédent échec lorsqu’il était Ministre de la Santé de sa coalition, Norman Lamb dit qu’il a atteint son but en cadrant le débat autour des lois sur les drogues au Royaume-Uni.

“Le changement arrivera, c’est juste inévitable.”

Il dresse notamment une comparaison avec le soutien public pour une révision des lois sur l’euthanasie. “C’est un problème comme la mort assistée, où le parlement est loin derrière le public. [..] Je pense que ça renforce le point de vue selon lequel le parlement n’est pas représentatif de tant de gens dans notre pays”.

Selon les propositions de Norman Lamb, les producteurs de cannabis seraient autorisés et leurs produits vendus dans des emballages neutres. Il y aurait obligation de fournir des conseils de santé aux consommateurs dans les points de vente et la puissance du cannabis serait contrôlée. Les derniers chiffres estiment que le marché réglementé pourrait lever jusqu’à 1 milliard de £ de taxes par an.

“Certaines personnes disent qu’il ne faut rien faire car nous ne sommes pas sûrs de ce qu’il faut faire” dit Lamb. “Je dis que parce que nous ne sommes pas sûrs, nous devons agir. Les gens communiquent leur crainte vis-à-vis de substances qui peuvent causer des dommages. Les réactions instinctives sont de les bannir jusqu’à ce que vous voyez des conséquences inattendues – comme pour la prohibition de l’alcool aux Etats-Unis”.

Norman Lamb dit qu’il n’a reçu que 5 lettres s’opposant à son projet de loi de la part de ses électeurs du comté de Norfolk. Il dit qu’il était frappant de constater que son projet de loi avait gagné le soutien de la presse libérale et n’a pas été ravagé par les journaux de droite, preuve que l’opinion publique, sur le territoire et à l’étranger, a changé d’avis.

Les sondages d’opinion suggèrent que la majorité de la population du royaume-Uni soutient un marché régulé du cannabis. Au Canada, le gouvernement Libéral a été élu sur l’engagement manifeste de légaliser le cannabis. 24 Etats américains ont jusqu’ici légiféré en faveur du cannabis thérapeutique, dont 4 sur le cannabis récréatif. L’Uruguay a lui permis la culture de cannabis pour un usage personnel alors que ses voisins étudient la possibilité de vendre du cannabis en pharmacie.

“De plus en plus de personnes reconnaissent que le régime de contrôle des drogues du Royaume-Uni a été un désastre de santé publique qui a criminalisé inutilement un grand nombre de personnes”, dit Richard Garside, directeur du County Court Judgment, un des tribunaux d’Angleterre. “L’approche basée sur la santé du Portugal et les marchés régulés du cannabis aux Etats-Unis offrent des exemples de comment les drogues peuvent êtres régulées différemment. Quel que soit le sort du projet de loi sur le cannabis, il existe un sentiment croissant que la prise de drogue doit être traitée comme un défi de santé et d’éducation, pas comme un crime”.

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