Cannabis au Canada

J+3 et déjà des pénuries de cannabis au Canada

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Trois jours après la légalisation du cannabis, les premières pénuries arrivent déjà au Canada. Production retardée, délais des chaînes d’approvisionnement, excès de la demande, les causes sont multiples. Il semble en tous les cas que l’engouement des Canadiens pour le cannabis légal ait été largement sous-évaluée : des files d’attentes interminables s’allongent devant les boutiques de cannabis légal où certains patientent parfois toute une journée sans même pouvoir entrer.

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Le succès du cannabis légal

  • En Ontario, les boutiques n’arriveront que l’année prochaine mais le site en ligne est déjà opérationnel et il a enregistré environ 38.000 commandes en quelques heures dès le premier jour. Selon Bill Blair, ministre de de la Sécurité frontalière et de la Réduction du crime organisé, précise qu’environ 750 000$CA de cannabis ont été vendus via le site.
  • En Nouvelle-Écosse, les ventes légales ont rapportées environ 660 000$CA soit 441 000 euros et sur l’Île-du-Prince-Édouard, la plus petite province du territoire canadien, elles atteignaient 152 000$CA soit environ 100 902 euros.
  • Au Québec, la Société québécoise du cannabis (SQDC) a déjà effectué plus de 42 500 transactions depuis mercredi : 12 500 en boutique et 30 000 en ligne. Néanmoins, la cadence semble ralentir puisque hier le site en ligne n’enregistrait que 8500 commandes.

Les premières ruptures de stock

La plupart des provinces du Canada sont déjà en pénurie de cannabis et ce même dans les provinces peu peuplées comme Terre-Neuve, Saskatchewan et le Nunavut. L’Ontario a prévenu ses clients que des délais allant parfois jusqu’à 5 jours étaient à prévoir et au Québec certains produits ne sont déjà plus disponibles. La SQDC a déclaré « s’attend[re] à d’importants défis d’approvisionnement à court terme pour les succursales ».

Selon cette dernière, les produits les plus susceptibles de faire l’objet de pénuries seraient les huiles, les gélules, les atomiseurs et les joints préroulés. Chez la boutique de Tweed de à St john’s, celle qui a vendu le premier gramme de cannabis légal, les ruptures de stocks en huile, en joints pré-roulés et en certaines variétés de cannabis ont commencé dès le premier jour de la légalisation à seulement 2h de l’après-midi.

L’institut indépendant d’analyse économique C.D Howe a estimé que les producteurs canadiens ne pourront pour l’instant combler que 30% à 60% de la demande. Selon les estimations du think tank, la production actuelle s’élèverait de 210 à 300 tonnes annuelles alors qu’il faudrait une production de 611 tonnes pour satisfaire la demande annuelle. Sur les sites fédéraux comme Statistique Canada ou la CIBC, 773 tonnes voire 800 sont même évoquées.

La chaîne d’approvisionnement

Les producteurs canadiens doivent fournir un certain quota de produits et la plupart n’ont pas encore atteint leurs quotas pour ce premier mois. En d’autre termes, une partie des pénuries vient du fait que certains produits n’ont juste pas été fournis à temps, des lenteurs ou un manque dans la production, ou du manque de matériel ou de packaging dans la chaîne d’approvisionnement.

Le PDG de Canopy Growth, Bruce Linton, a annoncé qu’il aura envoyé 100% des produits requis pour ce mois-ci dès vendredi prochain. Tous les produits attendus ne sont donc pas encore en comptoir mais si les ruptures de stock sont déjà importantes en moins d’une semaine de légalisation, il est probable que les pénuries durent plusieurs mois. Qui plus est, les accords d’approvisionnement sont établis à l’année et la production calculée en fonction. Les produits très populaires pourraient être très vite écoulés et non renouvelés jusqu’à l’année prochaine.

C’est une année expérimentale pour le cannabis canadien. Une fois que la consommation des Canadiens sera davantage connue, la production sera calculée sur des bases plus concrètes.

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