Etudes sur le cannabis

Etude : le cannabis pourrait aider à contrôler les comportements alimentaires

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C’est bien connu, le cannabis stimule l’appétit. Il provoque en l’occurrence les fameux munchies qui vous rendent capable de manger un kilo de céréales d’un coup ou d’accidentellement finir les lasagnes de la veille au goûter. Pourtant, on sait peu de choses sur la manière dont les cannabinoïdes agissent sur le cerveau pour provoquer la sensation de faim. Une récente étude sur la question fait la lumière sur les mécanismes moléculaires et hormonaux déclenchés par le cannabis sur le circuit de la faim.

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Le cannabis agit sur l’hormone de la faim

Jon Davis, doctorant au département de physiologie et de neurosciences dans l’État de Washington participant à l’étude, explique : “En étudiant la question de l’exposition au cannabis dans sa forme la plus consommée nous avons trouvé qu’il existe des événements génétiques et physiologiques dans le corps capables de susciter ou d’empêcher certains comportements alimentaires”.

En exposant des rats de laboratoires à de la vapeur de cannabis avec un contrôle précis du dosage, les chercheurs ont découvert que l’exposition au cannabis conduisait les rats à manger alors même qu’ils s’étaient nourris peu de temps avant: “Nous avons trouvé que l’exposition au cannabis causait les rats à avoir des repas plus petits et plus fréquents” explique Jon Davis. “Mais il existe un temps de retard avant que [le cannabis] ne fasse effet”.

C’est ce temps de retard qui a mis les chercheurs sur la piste des mécanismes enclenchés par le cannabis. Quand l’estomac est vide, il libère une hormone appelée ghréline qui prévient le cerveau qu’il est temps de chercher de la nourriture. La consommation de cannabis a notamment pour effet de libérer cette hormone de la faim. Cela a été prouvé par le fait qu’en administrant les rats avec un médicament qui empêche la libération de ghréline, l’exposition au cannabis n’altère pas le comportement alimentaire. Les chercheurs considèrent que leurs trouvailles pourrait constituer un élément important dans le traitement de la cachexie, une forme d’anorexie non psychologique en général induite par des maladies ou des traitements lourds (cancer, le SIDA, troubles métaboliques, maladies du cœur).

Ils ont également noté des changements dans la réponse cérébrale à la libération de ghréline provoquée par le cannabis. Le cannabis change l’activité génétique de certaines cellules qui répondent à l’hormone et ce notamment dans des régions impliquées dans la réception de l’hormone comme l’hypothalamus. Une autre étude, conduite par des neuroscientifiques européens de l’université de Bordeaux a montré que l’action du THC dans le cerveau augmentait la sensibilité aux odeurs et au goût, un aspect qui pourrait également être en cause de la stimulation de l’appétit provoquée par le cannabis. En bref, il reste encore beaucoup à faire dans le domaine mais ces premiers résultats sont probants et suggèrent que le cannabis pourrait servir de remède naturel pour réguler les comportements alimentaires déviants.

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