Etudes sur le cannabis

Etude : la consommation de cannabis CBD, un problème pour le dépistage du THC ?

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L’usage médical du cannabis est de plus en plus répandu. Parmi les questions induites par cette libéralisation de l’usage,  les tests de dépistage du cannabis dans le milieu du travail et notamment chez les routiers. Le cannabis médical administré contient en effet généralement du THC à des taux détectables, même pour des extraits de CBD. Une consommation régulière ou importante de ces produits est donc susceptible d’influer sur le taux de THC dans le sang et dans les cheveux.

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L’étude en question

Une étude publiée par le Centre National d’Information en Biotechnologie américain s’est attelée à déterminer si la consommation d’extraits de cannabis riches en CBD pouvait résulter en des taux de THC positifs et au dessus du seuil légal. Pour ce faire, elle a évalué la concentration de THC dans des échantillons de cheveux appartenant à des consommateurs réguliers de cannabis riche en THC.

Les participants à l’étude consommait du cannabis médical riche en CBD, provenant du même producteur, mais à des taux quotidiens différents allant de 4 à 128mg de CBD par jour, et entre 0,1 et 4,3mg de THC. Pour la comparaison, si vous fumez 1g à 20% de CBD pour 0,2% de THC, ça donne 200mg de CBD et 2mg de THC, en ne comptant pas la dégradation pré-inhalation induite par la combustion.

Après analyse des échantillons, l’étude a conclu que malgré une consommation répétée et importante d’extraits de cannabis riche en CBD, les consommateurs restaient généralement négatifs au THC. En revanche, il n’y a pas de lien direct entre la dose quotidienne de CBD et la concentration dans les cheveux ce qui signifie que d’autres facteurs entrent en jeu pour le dépistage.

Un seul échantillon a été testé positif pour du THC mais toujours en-deçà de la limite légale. Ainsi, la consommation de cannabis médical riche en CBD n’est pas préoccupante pour les usagers en termes de légalité. Ceci-dit certaines professions impliquent un taux de THC nul, c’est le cas par exemple des emplois fédéraux aux Etats-Unis. Du fait de la prohibition fédérale, les employés fédéraux n’ont pas accès au cannabis thérapeutique au risque de perdre leur travail.

Le dépistage du cannabis

Cette étude se limite à la concentration de THC dans les cheveux qui est somme toute la méthode la plus précise pour déterminer la fréquence et le niveau de consommation. C’est sans doute la méthode la plus adaptée pour le milieu du travail mais pour déterminer la conduite sous influence (qui se fait en salivaire puis en sanguin si besoin), cette méthode n’est pas valable car elle détecte une consommation qui peut dater de plusieurs mois.

A l’heure de la légalisation au Canada, la détermination de la conduite sous influence pose problème. Le dépistage le plus fiable reste sans doute les analyses sanguines qui permettent de détecter la consommation dans un délai de 2 à 10h après la prise mais elles requièrent un passage en laboratoire. Les tests salivaires sont généralement utilisés, ils ciblent le même délai mais sont peu fiables. Au Canada, il avait été question de dépister la présence de THC dans l’haleine, à l’image de l’éthylotest, mais cette méthode n’a pas encore fait ses preuves.

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