Addiction

Étude : le CBD “ne permettrait pas” de soigner une dépendance à la cocaïne

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Il était une “thérapie complémentaire prometteuse”. Mais une étude québécoise, publiée il y a quelques jours, montre le contraire. Réalisée au centre hospitalier de l’Université de Montréal, elle conclut que le CBD n’est “pas plus efficace qu’un placébo” pour traiter la dépendance à la cocaïne.

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Même s’il n’existe à ce jour “aucun traitement pharmacologique efficace” pour lutter contre le manque, il serait peu efficace de vouloir soigner les cocaïnomanes avec du CBD. “Bien qu’il soit sécuritaire et qu’il n’engendre que des effets secondaires bénins, il ne permettait pas de diminuer l’envie de consommer ni le risque de rechute après la désintoxication”, pointe Violaine Mongeau-Pérusse, une auteure de l’étude, citée dans le journal de l’Université de Montréal.

Pour obtenir ce résultat, les chercheurs montréalais ont réuni un groupe de 78 personnes. 64 hommes et 14 femmes. Âgés de 46 ans de moyenne, ces patients ont “un trouble d’usage de la cocaïne grave pour la majorité”. Ils ont ensuite été divisés en deux groupes. L’un recevait un placébo. L’autre, 800 milligrammes d’huile de CBD par jour, soit un peu moins qu’une fiole entière de 10mL à 10%.

Après dix jours de désintoxication à l’hôpital, les 78 personnes ont pu rentrer chez elle. Elles ont ensuite été suivies pendant trois mois. Au bout de cette période, les conclusions montrent que  “pendant la phase de désintoxication, les taux de demande de cocaïne étaient plus élevés chez les patients ayant reçu du CBD, que ceux ayant le placébo. Tous les patients, sauf trois, ont rechuté pendant les douze semaines d’étude, avec un risque similaire chez les patients-CBD que les patients-placébo.”

Études contradictoires

D’autres études prouvaient au contraire que les différents moyens de consommer du CBD pouvaient être une solution. En 2019, une étude espagnole notait justement que “ces controverses indiquent que l’efficacité du CBD peut être dépendant de plusieurs facteurs, comme le dosage ou le calendrier des ingestions”.

Poursuivant leur nuance, les chercheurs espagnols avaient trouvé des points positifs au CBD. “Il possède un rôle prédominant pour atténuer la mémoire liée à la drogue, sans modifier toutefois l’effet “récompense” de la cocaïne. L’évidence du rôle du CBD dans la régulation de la mémoire émotionnelle s’ajoute à l’arrêt du stress induit par la recherche de cocaïne.”

Les chercheurs de l’Université de Montréal, eux, notent la nécessité de poursuivre la recherche scientifique : “D’autres études seront nécessaires pour continuer à départager les conditions dans lesquelles le CBD peut être utile ou pas.”

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